"Ce soir-là, qui était celui où MM. Debienne et Poligny, les directeurs démissionnaires de l'Opéra, donnaient leur dernière soirée de gala, à l'occasion de leur départ, la loge de la Sorelli, un des premiers sujets de la danse, était subitement envahie par une demi-douzaine de ces demoiselles du corp de ballet qui remontaient de scène après avoir «dansé» Polyceucte. Elles s'y précipitèrent dans une grande confusion, les unes faisant entendre des rires excessifs eu peu naturels, et les autres des cris de terreur.
La Sorelli, qui désirait être seule un instant pour «repasser» le compliment qu'elle devait prononcer tout à l'heure au foyer devant MM. Debienne et Poligny, avait vu avec méchante humeur toute cette foule étourdie se ruer derrière elle. Elle se retourna vers ses camarades et s'inquiéta d'un aussi tumultueux émoi . Ce fut la petite Jammes, - le nez cher à Grévin, des yeux de myosotis, des joues de roses, une gorge de lis, - qui en donna la raison en trois mots, d'une voix tremblante qu'étouffait l'angoisse:
«Ces't le fantôme!»"
Texto: "Le Fantôme de L'Opéra" de Gaston Leroux
Imagem: Cartaz publicitário do filme "The Phantom of the Opera" de Joel Schumacher (2004)
Sem comentários:
Enviar um comentário